Prise en charge sans contention (2)

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
16 avril 2011

Guillaume Ferré explique : « accompagner, sans contention physique ni chimique, un sujet Alzheimer, nécessite d’accepter qu’il existe en tant qu’humain au-delà de sa raison. Ou dit autrement, se focaliser sur les troubles mnésiques omniprésents dans cette maladie et tenter d’y remédier, coûte que coûte, semble une aberration thérapeutique, dans le sens où le sujet, face à ces difficultés de langage de plus en plus prononcées, a besoin au contraire d’être soutenu psychologiquement face à cet évanouissement des signifiants. Du statut d’homme menant simplement sa vie, le sujet Alzheimer bascule, au fil de l’évolution de sa maladie, vers le statut de dément, devient une charge pour la société, méconnaissable pour son entourage, angoissant pour tous et projetant chacun d’entre nous dans un possible avenir pour le moins déstabilisant. Perdant petit à petit la raison, il se retrouve, en quelque sorte, éjecté du monde des humains. Le risque premier de la maladie d’Alzheimer n’est donc pas son évolution intrinsèque, sur laquelle nous n’avons aucune prise, mais plutôt le regard que nous posons sur ces personnes malades qui, par un jeu de miroir, nous renvoient à notre propre angoisse de la vieillesse et de la mort ». 

Ferré G. Exemple d’une prise en charge sans contention de sujets Alzheimer. Le Journal des psychologues, 2011 ; 287 : 40-41. Mai 2011.