Prise en charge de la maladie d'Alzheimer : variations européennes

Échos d'ailleurs

Date de rédaction :
01 mai 2010

La présentation et la prise en charge de la maladie d’Alzheimer en Europe est variable, ce qui reflète vraisemblablement des différences culturelles et de politiques de santé. L’étude européenne ICTUS, menée par le service de psychiatrie gériatrique de la Faculté de médecine de Mannheim, l’Université de Heidelberg (Allemagne) et le gérontopôle du CHU de Toulouse, a mesuré les variations de prise en charge médicale et psychosociale de mille quatre cents personnes atteintes d’une forme légère à modérée de la maladie d’Alzheimer, dans quatre régions géographiques (classification OMS). C’est en Europe du Nord que la sévérité de la démence est la plus légère (score MMSE 21.6 ± 3.7), que la prescription de médicaments psychotropes est la plus faible (24.3%) et que la santé est la meilleure. C’est en Europe de l’Ouest que le diagnostic est porté le plus tôt (0.5 ± 0.9 mois), que le niveau de soins et d’accompagnement professionnels (formal care) est le plus élevé (45%) et que les médicaments symptomatiques spécifiques de la démence sont prescrits le plus souvent (60.4%). Dans les pays d’Europe du Sud, le niveau d’éducation est faible (5.6 ans), le déclin cognitif plus sévère (MMSE 19.8), la prescription de médicaments spécifiques faible (37.6%), la cohabitation avec les aidants plus fréquente (74.4%) et le fardeau de l’aidant élevé (22.6 ± 15.2). En Europe de l’Est, la prescription de psychotropes est plus élevée (68.6%) les aidants sont moins souvent l’épouse ou les enfants (18.6%), le fardeau de l’aidant est le plus faible (18.7 ± 12.4), l’accompagnement informel est la règle (95.7%) et les co-morbidités plus fréquentes que dans les autres régions européennes.

J Alzheimers Dis. Hausner L et al. Regional variations on the presentation of Alzheimer’s Memory Clinics within Europe. 22 avril 2010.