Prise en charge de la dépendance : les conséquences socio-économiques du maintien à domicile sur les établissements
Droit des personnes malades
Selon Rose-Marie van Lerberghe, présidente du directoire du groupe Korian, la politique de maintien à domicile a eu pour conséquence un changement complet de la population accueillie ces dernières années en maison de retraite : les personnes y sont accueillies à un stade de plus grande dépendance. 70% des dix mille résidents du groupe Korian ont des troubles du comportement (principalement dus à la maladie d’Alzheimer), et chaque résident a en moyenne 6,3 pathologies. A l’hôpital public, la prise en charge des personnes âgées est coûteuse, de nombreux lits étant occupés par des patients médicalement aptes à sortir mais ne le pouvant pas, faute de lits d’aval en soins de suite et de réadaptation (SSR), cinq fois moins coûteux. Au plan économique, la personne âgée est prise en charge à 100% tant qu’elle est en soins de suite et de réadaptation (SSR). Au moment où l’on juge qu’il n’y a plus de grands progrès à espérer de la rééducation mais, parallèlement, que le retour à domicile n’est plus possible, la personne âgée est transférée dans l’unité de soins de longue durée (USLD) du même établissement : la prise en charge proprement médicale est alors moindre et la famille doit payer soixante-dix-sept euros par jour.
La Tribune, 18 novembre 2009.