Prévention primaire: quelle méthodologie pour les essais cliniques ?

Échos d'ailleurs

Date de rédaction :
01 mars 2009

La prévention des démences neurodégénératives est un enjeu majeur de santé publique. Compte tenu du grand nombre de personnes atteintes, des interventions qui retarderaient même marginalement la survenue de la maladie pourraient avoir des effets importants sur la santé de la population. Des essais cliniques contrôlés et randomisés sont nécessaires pour démontrer l’efficacité des interventions préventives, mais posent plusieurs questions méthodologiques : ces essais sont nouveaux dans le domaine des maladies neurodégénératives, nécessitent des effectifs de personnes âgées très importants et une longue période de suivi. Un groupe d’experts international a synthétisé et discuté des problèmes méthodologiques liés à la conception des essais cliniques de prévention des démences neurodégénératives. Ils ont identifié et analysé trente-neuf essais cliniques évaluant l’incidence de la démence ou du déclin cognitif comme critère principal ou secondaire. L’âge était le critère de sélection le plus fréquent pour les populations cibles des essais. Les périodes de suivi allaient d’un mois à neuf ans, et étaient les plus longues dans les études mesurant l’incidence de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées. Les résultats de ces essais cliniques ont été jusqu’à présent contradictoires, et en désaccord avec ceux obtenus par des études observationnelles (en pratique courante), peut-être en raison de faiblesses méthodologiques. Les futurs essais cliniques en prévention devront prendre en compte très précisément la population-cible, les critères de résultat, la durée du suivi, et évaluer également le problème de l’attrition (sorties d’essai).
J Alzheimers Dis. Andrieu S et al. Methodological issues in primary prevention trials for neurodegenerative dementia. Février 2009.