Prévention des chutes (1)

Recherche

Date de rédaction :
01 mai 2010

Selon la Haute autorité de santé (HAS), les chutes à répétition (plus de deux au cours des douze derniers mois) concernent un quart des personnes âgées de plus de quatre-vingts ans. Elles sont associées à une forte morbi-mortalité, à une accélération de la perte d’autonomie (avec un taux d’institutionnalisation pouvant atteindre 40%) et à un coût financier important. La recherche de signes de gravité mettant en jeu le pronostic vital et/ou fonctionnel de la personne repose sur seize questions standardisées, visant à identifier les conséquences de la chute (douleurs et lésions traumatiques), la pathologie responsable (évaluation de l’équilibre postural, de la marche, du système cardio-vasculaire et neurologique) et le risque de nouvelle chute grave. Une seconde étape porte sur la recherche de facteurs de risque, presque toujours multiples. « Il est essentiel de bien les repérer tous », explique le Dr Christine Revel, du service des bonnes pratiques professionnelles, qu’ils soient des facteurs de risque prédisposants (problèmes de santé pouvant expliquer un malaise, la faiblesse d’un membre, etc.) ou des facteurs de risque précipitants : notion de malaises, chaussures ou aménagement de l’habitat inadaptés. Étant donné la fréquence de la iatrogénie dans la survenue d’une chute, l’intérêt de chaque médicament prescrit doit également être réévalué. En revanche, la HAS estime qu’il n’y a pas lieu de demander des examens complémentaires à titre systématique, hormis un dosage sanguin du sodium (natrémie) et de la vitamine D. Le bilan peut être complété par la recherche d’une dépression. La prévention passe par une réévaluation de la prescription médicamenteuse, l’adaptation du chaussage, l’utilisation d’aides techniques, un programme d’activité physique ou de kinésithérapie pour travailler l’équilibre postural et renforcer la force des membres inférieurs (programme à poursuivre bien au-delà des séances), l’augmentation des apports de calcium et de vitamine D, un éventuel traitement anti-ostéoporotique et le réaménagement de l’habitat (moins d’encombrement, moins de tapis, plus de lumière, etc.). Cette prise en charge multifactorielle peut nécessiter l’intervention, en plus des kinésithérapeutes, d’autres professionnels de la rééducation comme des ergothérapeutes ou des psychomotriciens, précise la HAS.

Focus. HAS Actualités et pratiques, mai 2010. Haute autorité de santé. Chutes répétées des personnes âgées : recommandations pour la prise en charge. Recommandations professionnelles, avril 2009.