Prévention de la perte d’autonomie
Droit des personnes malades
L’axe n°1 de la loi de modernisation du système de santé est consacré à la prévention, rappelle le Dr Jean-Pierre Aquino, président du comité Avancée en âge, qui a remis en septembre 2015 un Plan national d’action de prévention de la perte d’autonomie à Laurence Rossignol, alors secrétaire d’État chargée de la Famille, de l’enfance, des personnes âgées et de l’autonomie. La loi d’adaptation de la société au vieillissement apporte une déclinaison de cet axe dans le cadre du vieillissement. « Indiscutablement, la prévention est valorisée dans ce texte législatif. Pour preuve, l’une des mesures phares de cette dernière loi est bien la mise en place des conférences départementales des financeurs, dont l’une des missions est la prévention de la perte d’autonomie », explique-t-il. Comment repérer précocement la fragilité chez les personnes âgées et quelle suite donner à ce constat ? « La fragilité expose à un risque de survenue d’événements indésirables, notamment de perte d’autonomie, d’institutionnalisation et de décès. Cet état est potentiellement réversible grâce à des interventions gériatriques multidisciplinaires. Le repérage de la fragilité pourrait ainsi permettre d’identifier les personnes à risque susceptibles de bénéficier d’interventions préventives leur évitant de basculer dans la perte d’autonomie. Le repérage de la fragilité peut être réalisé par le médecin traitant ou par un autre soignant de premier recours : infirmier, pharmacien, kinésithérapeute, aide-soignant… » La personne âgée repérée comme fragile relève d’une évaluation gériatrique globale pluri-professionnelle. « Cette évaluation peut être faite en recourant à une équipe mobile gériatrique, à un réseau de personnes âgées, à un hôpital de jour gériatrique pour les situations les plus complexes. Cette évaluation doit conduire à la mise en place d’interventions de prévention en lien avec le médecin traitant. Ces interventions portent sur l’activité physique adaptée, la nutrition, la réduction de la polymédication, la prise en charge de la dépression, la mise en place d’aides sociales, l’adaptation de l’environnement et la mobilisation des liens sociaux », précise Jean-Pierre Aquino.
Géroscopie pour les décideurs en gérontologie, février 2016.