Prévention : comment organiser le « bien vieillir » ?

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
01 septembre 2012

Pour le Professeur Françoise Forette, directrice de la Fondation nationale de gérontologie, « la révolution de la longévité est un privilège de nos nations développées, à la condition que la population vieillisse en bonne santé, active et pleinement intégrée à la société ». Elle identifie trois cibles prioritaires : les maladies liées à l’âge, la fragilité et l’inactivité. Les acteurs prioritaires sont l’école, le milieu professionnel, les institutions de prévoyance et de retraite, et le médecin généraliste.

André Trillard, sénateur de Loire-Atlantique et auteur du rapport de la mission relative à la prévention de la dépendance des personnes âgées, pose la question : « comment organiser le bien vieillir pour qu’il concerne tout le monde ? Les mesures proposées « sont souvent très simples, ni techniques, ni compliquées, ni coûteuses, mais ambitieuses, car elles doivent être pensées dans une perspective de quinze à vingt ans, pour orienter les politiques publiques d’accompagnement du vieillissement de la population, et retarder la perte d’autonomie en favorisant le maintien de la personne âgée dans un milieu de vie ordinaire, en termes d’habitat, de déplacements, de loisirs et de développement de sa vie sociale en général ». Ses recommandations ? « Fixer pour la France l’objectif ambitieux d’un gain de trois ans d’espérance de vie supplémentaires en bonne santé pour nos aînés à l’horizon 2025 ; promouvoir l’activité des seniors pour prévenir la dépendance, l’activité professionnelle ou bénévole « le plus puissant moteur de longévité grâce à la stimulation intellectuelle et physique qu’elle entraîne » ; lancer une campagne nationale en faveur du bien vieillir ; labelliser les entreprises qui mettent en place des programmes de prévention et d’éducation en santé ; cibler et organiser des consultations de prévention vers les populations les plus vulnérables et les plus fragiles tout en assurant un suivi régulier ; aider les aidants en s’appuyant sur les professionnels de l’aide à domicile et en développant un suivi préventif individuel ; encourager et développer la recherche clinique et appliquée dans le domaine de la gériatrie en rendant prioritaire le développement de la recherche fondamentale dans les domaines du vieillissement, des pathologies du grand âge et de l’économie de la santé ; lutter efficacement contre les dépendances évitables et iatrogènes survenues lors d’un séjour à l’hôpital ; engager des mesures incitatives au plan national et local en faveur du sport et de l’activité physique des seniors en partenariat avec les fédérations sportives ; produire, dans les prochaines années, tant en accession à la propriété que dans le secteur libre locatif ou le secteur social, un programme ambitieux de logements adaptés ».

Forette F. Les enjeux de la prévention. Gérontologie et société hors-série : 27-40.  Septembre 2012. Trillard A. Penser les mesures de prévention en faveur du « bien vieillir ». Gérontologie et société hors-série : 19-25.  Septembre 2012.