Préserver le lien : les recommandations des orthophonistes aux aidants

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
15 février 2013

« Tout refus de communiquer est une tentative de communication ; tout geste d’indifférence ou d’hostilité est appel déguisé », écrivait Albert Camus dans L’Étranger. Les orthophonistes Thierry Rousseau, docteur en psychologie et directeur du laboratoire UNADREO de recherche clinique en orthophonie, et Peggy Gatignol, docteur en neurosciences au pôle de neurochirurgie sensorielle à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière de Paris, proposent aux aidants une série de recommandations pour préserver le lien en s’appuyant sur les capacités de communication encore présentes chez les personnes atteintes de maladie d’Alzheimer. En particulier : si la personne ne trouve pas le mot qu’elle cherche, l’encourager à faire une périphrase ; si la personne ne comprend pas, s’aider d’un livre, d’un dessin, d’une photographie ; parler lentement ; formuler des questions fermées pour que le malade n’ait plus à répondre que par oui ou par non ; laisser assez de temps à la personne pour répondre ; ne pas penser a priori que ce que dit la personne est incohérent ; faire attention aux messages non verbaux ; ne pas utiliser de langage infantilisant ; se mettre à la place de la personne pour essayer de la comprendre, et veiller à préserver sa dignité. La qualité de la communication dépend beaucoup de la capacité d’adaptation de l’aidant.

Rousseau T et Gatignol P. L’apport de l’orthophonie. L’Essentiel Cerveau & Psycho 13 : 66-68. Février 2013.