Premier protocole interprofessionnel médecin-infirmier pour les patients atteints de la maladie d’Alzheimer (1)
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
L’organisation des soins apportés aux personnes atteintes d’une maladie neurodégénérative connaît une évolution marquante : par délégation, les infirmières peuvent réaliser des actes jusqu’alors dispensés exclusivement par des médecins. Cette possibilité offerte à des professionnels paramédicaux expérimentés et spécialement formés est inscrite et encadrée dans la loi HPST (Hôpital, patient, santé, territoires) du 20 juillet 2009, et permet de déployer des protocoles de coopération pour assurer la qualité et sécurité des soins. L’œuvre de secours aux enfants (OSE) est l’une des premières associations à mettre en œuvre ce dispositif de coopération interprofessionnelle. Le Dr Marc Cohen, directeur du pôle Prévention santé autonomie de l’OSE, médecin gériatre de la consultation mémoire Elio Habib et Martine Vacher, infirmière coordonnatrice à l’accueil de jour Joseph-Weill (Paris, 12è arrondissement), se sont lancés dans l’aventure avec le soutien de l’hôpital Charles-Foix d’Ivry-sur-Seine (Assistance publique-Hôpitaux de Paris) et de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France. Le Dr Marc Cohen explique : « notre ambition est de contribuer à la formation d’infirmières cliniciennes qui prendront en charge les pathologies chroniques telles que les démences, les pathologies psychiatriques stabilisées, le diabète, l’insuffisance cardiaque…, en étroite collaboration avec le médecin. » Martine Vacher, infirmière expérimentée avec plus de vingt ans en pratique, reçoit le patient en consultation, en alternance avec le médecin, fait l’évaluation clinique et prescrit des soins médicamenteux ou non, tels que l’orthophonie, la kinésithérapie, l’orientation vers des ateliers mémoire ou des accueils de jour. Des « débriefings » hebdomadaires permettent au duo médecin-infirmier de veiller à la pertinence et à la qualité des prises en charge, en valorisant le travail des équipes paramédicales. Validé par l’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France et la Haute autorité de santé, autorisé par décret ministériel en septembre 2014, ce protocole, s’appuyant sur une approche de réseau, peut aujourd’hui être appliqué par les professionnels de l’OSE et dans toute la France.
Osmose, décembre 2014.