Préjugés et discrimination : des droits ou des amis ? (1)

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
01 juin 2017

Mark Ivory, rédacteur en chef du Journal of Dementia Care, consacre son dernier éditorial au besoin de considérer la démence comme un handicap, comme le préconise la Convention des Nations-Unies sur les droits des personnes handicapées. « Les idées sont simples : les personnes handicapées, dont celles qui sont atteintes de démence, sont libres de faire leurs propres choix et ont les mêmes droits que toute autre personne d’être incluses dans la société. » L’éditorialiste discute de l’argument développé par le journaliste Tom Shakespeare dans son émission A Point of View sur Radio 4, qui suggère de renforcer les droits des personnes malades : « plutôt que des villes accueillantes à la démence (dementia-friendly communities), nous avons besoin de villes pouvant “rendre capables” les personnes malades (dementia-enabling communities) ;plutôt que des “amis de la démence” (dementia friends), nous avons besoin d’ “alliés de la démence” (dementia allies) ; plutôt que d’attendre que les personnes non malades soient bienveillantes et attentionnées envers les personnes atteintes de démence, nous devons abattre les obstacles socialement imposés qui les infantilisent et les rendent incapables. » Pour Mark Ivory, « cette argumentation est convaincante, mais fait froid dans le dos : les termes de villes accueillantes à la démence et d’amis de la démence peuvent paraître charmants et paternalistes, mais lorsque vous êtes entourés d’ennemis sujets à la peur, à l’ignorance et à la négativité, vous avez besoin d’autant d’amis que vous le pouvez. Les droits peuvent offrir un rempart juridique contre les préjugés et la discrimination, mais ne font pas appel, en général, aux instincts plus fins et plus généreux de nos semblables, qui sont des êtres humains. »

Ivory M. Rights or friends? We need both. J Dementia Care 2017; 25(3) : 12. Mai-juin 2017.