Pratiques artistiques : quelle évaluation ?
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Au congrès britannique sur la démence en 2011, un symposium interactif a initié une discussion sur l’évaluation des pratiques artistiques. Il s’agissait surtout de structurer les questionnements. Pourquoi les praticiens ne veulent-ils pas s’engager dans les chiffres et la preuve scientifique ? Comment confronter Poiesis (la « mise en être », toujours nouvelle et qui ne peut jamais être connue) et Techne (fixée, connue, application des compétences), quand les pratiques artistiques sont par nature hybrides de création et de technique ? Comment relier les systèmes de résolution de problèmes, adaptatifs et techniques, aux questions artistiques ? Les aspects humains et esthétiques peuvent-ils être respectés et individualisés dans des essais cliniques contrôlés et randomisés ? Les praticiens de l’art sont-ils suffisamment informés de ces possibilités ? Quelles méthodes de recherche répondent-elles au mieux à l’équilibre délicat entre un art vivant, l’intégrité des pratiques et la robustesse ? Comment définir des résultats et des mesures d’impact dans la pratique artistique ? Comment traduire les expériences musicales ou artistiques en termes économiques ? Comment donner de la rigueur à une recherche évaluative dès le début des projets plutôt qu’à la fin ? Les questions restent ouvertes.
J Dementia Care, janvier-février 2012.