Pour un lexique respectueux de la personne (2)

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
05 novembre 2011

Mais les mots du lexique de la tendresse, de la douceur et de l’amour peuvent-ils figurer dans une fiche de poste, et peut-on les intégrer ou les partager dans une unité d’hébergement renforcé ou un pôle d’activités et de soins adaptés ? s’interroge Annie de Vivie, d’Agevillage : « il faudra encore lever de nombreuses peurs : peur des regards des collègues, des autres professionnels non sensibilisés, des familles, peur de ne pas pouvoir atténuer la souffrance (ce qui remet en question la « toute-puissance soignante »), peur de faire évoluer son EHPAD en maison, et des lieux de retraits en lieux de vie et d’envie ».

Alzhémérien, pathossification, girage… Attention à « l’emploi de termes très stigmatisants », alerte l’anthropologue Bernadette Puijalon : « qui peut se sentir chez soi dans une UHR (unité d’hébergement renforcée) ? Les mots déclenchent des images, provoquent des réactions de rejet ou d’attirance, créent, renforcent les représentations sociales négatives ». « Prenons conscience des dérives de notre vocabulaire pour le faire évoluer vers moins de jargon stigmatisant, vers un langage plus respectueux des personnes dont il est question. Vers davantage d’humanité, en somme », conclut Annie de Vivie.

www.agevillagepro.com, 8 et 14 novembre 2011.