Porter un autre regard sur la presbyacousie
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Séverine Leusie, orthophoniste, docteur en neurosciences et présidente du Groupe de recherche Alzheimer santé (GRAPSanté), alerte sur l’attitude des soignants qui côtoient les personnes âgées malentendantes à fermer les yeux sur ce qui arrive à ces personnes. « Cette attitude est d’autant plus facile à adopter que ces presbyacousiques font tout pour déplaire… Ils ne veulent pas reconnaître qu’ils sont sourds et que leur isolement retentit sur leur caractère. Ils deviennent vite difficiles à vivre et refusent les mains tendues. Alors on les oublie. » Le GRAPSAnté invite à porter sur la presbyacousie un autre regard. Lorsque l’état dépressif s’installe ou que des troubles cognitifs apparaissent, ces troubles ne sont pas rattachés à la perte auditive. La souffrance comme la douleur de la personne doivent être au centre des préoccupations. La volonté de travailler en équipe lorsqu’on bute sur un problème (généraliste, gériatre, ORL, orthophoniste), sans jamais donner de conseils contradictoires, le fait que la personne presbyacousique comprenne ce qu’on attend d’elle, la présence d’un aidant, changent complètement la situation. La personne a une part essentielle dans le résultat, et doit accéder à une consultation comparable à tout autre personne. Ses soignants auront des réponses à lui donner, un travail efficace à lui proposer. Elle constatera ses progrès, verra les premiers résultats et vivra hors de cette prison de verre à laquelle elle était condamnée.
La Lettre du GRAPSanté, octobre 2017.
www.grapsante.org/lettres/GRAP_lettre_94_octobre_2017.pdf (texte intégral).