Polymédication

Échos d'ailleurs

Date de rédaction :
01 juillet 2010

Le service de soins infirmiers de l’Université d’Anvers (Belgique) publie une revue de la consommation de médicaments auprès de deux mille cinq cents résidents choisis aléatoirement dans soixante-seize structures, elles mêmes sélectionnées au hasard. L’âge moyen est de quatre-vingt-cinq ans. 77% des résidents sont des femmes. Les maladies les plus fréquentes sont l’hypertension artérielle (54%), l’insuffisance cardiaque (32%) et l’ulcère peptique. 50% des résidents présentent des problèmes nécessitant des soins, les plus fréquents étant le risque de chute (45%), l’insomnie (44%), la constipation (42%), l’incontinence (36%) et la douleur chronique (35%). Un résident sur deux (48%) présente un diagnostic de démence, porté par le médecin généraliste, 36% un diagnostic de dépression, 16% un double diagnostic de démence et de dépression. 14% des résidents ont un diagnostic fatal, et 9% reçoivent des soins palliatifs. Chaque personne reçoit en moyenne 8.4 médicaments (dont 7.1 pour traitement chronique), les plus fréquents étant les benzodiazépines (61%), les antidépresseurs (50%) et les laxatifs (50%). Le coût moyen de traitement pharmacologique est de cent quarante euros par mois, dont cinquante-trois euros non remboursés. Un pic de consommation médicamenteuse est constaté autour de l’âge de soixante-dix ans, diminuant ensuite. Cette diminution des prescriptions est marquée chez les personnes atteintes de démence, notamment pour les antalgiques.

Cette approche pharmacologique est dénoncée par le blog du Mythe Alzheimer : « on voit là les dérives d’une approche essentiellement médicale de l’hébergement et du soin à long-terme chez la personne âgée et la nécessité d’un changement de culture. De façon générale, il s’agirait de passer d’une philosophie et d’une pratique qui se focalisent sur la sécurité, l’uniformité et les questions médicales à une approche dirigée vers le résident, la promotion de sa santé (psychologique et physique) et de sa qualité de vie, en donnant toute leur place aux interventions non pharmacologiques, taillées sur mesure en fonction des caractéristiques de chaque personne, et en installant un système de contrôle rigoureux de la qualité et de la pertinence des prescriptions médicamenteuses ».

Pharmacoepidemiol Drug Saf. Elseviers MM et al. Drug utilization in Belgian nursing homes: impact of residents’ and institutional characteristics. 17 juin 2010. mythe-alzheimer.over-blog.com, 4 juillet 2010.