Pollution atmosphérique et démence : quel rapport ?
Recherche
Il est difficile d’établir un lien direct entre la présence de produits toxiques dans l’environnement et la survenue de la maladie d’Alzheimer, tant les facteurs sont nombreux, et une association ne signifie pas qu’il existe un lien causal. Les études dans ce domaine sont rares. Jennifer Weuve, professeur assistant au Collège médical Rush de Chicago (Illinois, Etats-Unis), qui a mesuré durant quatre ans les capacités cognitives de dix-neuf mille femmes vivant dans différentes régions des Etats-Unis (Nurses’ Health Study Cognitive Cohort), montre que l’exposition à long terme à des particules atmosphériques fines (diamètre inférieur à 2.5 microns) ou plus grosses (2.5 à 10 microns), aux concentrations courantes dans l’air que respirent de nombreux Américains, est associée à un déclin cognitif plus rapide chez les femmes âgées de soixante-dix à quatre-vingt-un ans. Une augmentation de la concentration de ces particules de 10 microgrammes par mètre cube, sur le long terme, correspond à un vieillissement cognitif d’environ deux ans. « A la différence des facteurs de risque du déclin cognitif qui ne peuvent être modifiés que par des comportements individuels, comme le régime alimentaire ou l’exercice physique, la pollution atmosphérique est un facteur sur lequel la société peut intervenir à travers des politiques de régulation et la technologie ».
www.alzinfo.org, juillet 2012. Weuve J et Yanosky JD. Polycyclic aromatic hydrocarbons, particulate air pollution, and cognitive decline-reply. Arch Intern Med 2012 ; 172(13):1045-1046. 9 juillet 2012. Weuve J et al. Exposure to particulate air pollution and cognitive decline in older women. Arch Intern Med 2012; 172(3): 219-227. 13 février 2012.