Politiques de l’aide à domicile France et en Allemagne (1)
Droit des personnes malades
Pierre Durant et Hélène Mauduit, du Journal du domicile, proposent une analyse croisée des politiques de financement de la dépendance en France et en Allemagne. Hasard du calendrier ou principe de réalité, les deux pays s’apprêtent à voter des textes très attendus pour accompagner les personnes les moins autonomes à leur domicile. Au plan démographique, la part des personnes âgées de quatre-vingts ans et plus, de 4.9% en 2007, doublera à l’horizon 2040. En Allemagne, cette tendance est encore plus marquée, en raison notamment d’un taux de fécondité largement inférieur à celui de la France. À l’horizon 2050, la population totale du pays devrait diminuer, passant de 82 millions à 65 millions de personnes, mais le nombre des personnes âgées de plus de quatre-vingts ans devrait doubler. La question de la gouvernance est loin d’être résolue, que ce soit en France ou en Allemagne : « manque d’implication de l’État, disparité entre les territoires, concurrence non régulée. Les problématiques sont communes et fragilisent tous les jours un peu plus un secteur du domicile en attente de réponses ». En Allemagne, selon le sacro-saint principe de l’ « auto-administration » (Selbstverwaltung) dévolu aux seize Länder, l’État fédéral refuse de s’immiscer dans le processus de négociation : « les caisses et les prestataires doivent se mettre d’accord pour fixer des tarifs économiquement viables pour le fonctionnement et le développement du secteur », explique Anne Linneweber, responsable des personnes âgées à la Fédération de prestataires à but non lucratif Der Paritätische.
Le Journal du domicile, décembre 2014.