Politique du médicament Septembre 2011

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
20 août 2011

Pourquoi l’Etat rembourse-t-il encore des médicaments inefficaces ? s’interroge Audrey Tonnelier, de La Tribune. La Cour des comptes pointe le manque de cohérence du remboursement des médicaments en France. Parmi les six cents médicaments aujourd’hui remboursés à 15% par l’assurance maladie, un quart présente un service médical rendu (SMR) « insuffisant pour justifier une prise en charge par la collectivité ». En janvier 2011, Xavier Bertrand avait annoncé une liste de cent vingt-six produits dont le déremboursement devait être imminent. Ces produits représentent un chiffre d’affaires cumulé d’environ trois cents millions d’euros. La moitié de ce chiffre d’affaires revient à des laboratoires hexagonaux. Parmi les principaux médicaments jugés inefficaces mais toujours remboursés, figurent quatre médicaments possédant une indication dans les « troubles cognitifs », et générant un total de cent millions d’euros de ventes. Deux sont des extraits de Ginkgo biloba, (Tanakan d’Ipsen, Vitalogink de Mylan), et deux sont des vasodilatateurs (Iskedyl de Pierre Fabre, Vasobral de Chiesi).

Dans le budget 2012 de la sécurité sociale, le médicament est le premier visé par le plan d’économies, selon Vincent Collen, des Echos, « l’exécutif profite des conséquences du scandale du Médiator, qui rend peu audibles les arguments de l’industrie ». Le gouvernement devrait procéder au déremboursement de la plupart des médicaments pris en charge à 15%, certains au sein de l’exécutif prônant même la suppression de la vignette orange. Au total, ces déremboursements, couplés à des baisses de prix massives pour d’autres médicaments, devraient rapporter entre sept cents et huit cents millions d’euros à l’assurance maladie.

La Tribune, 12 septembre 2011.