Poignées de porte

L’association gestionnaire COS et la société Kaba ont collaboré à un projet de fermeture des portes à la résidence Alice-Guy, un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes du dix-neuvième arrondissement de Paris. Les équipes étaient confrontées à un dilemme éthique : comment concilier à la fois la liberté des personnes et leur protection, sans porter atteinte à leur intégrité et à leur intimité ? L’établissement a opté pour un système sans clé ni badge : il suffit de toucher la poignée de porte et la serrure reconnaît si la personne a l’autorisation d’entrer. Chaque résident peut entrer et sortir librement de sa chambre, en évitant qu’une autre personne n’y rentre par erreur. Les portes restent toujours ouvertes de l’intérieur et les occupants des chambres ne sont jamais enfermés. Le Dr Carol Devisme, médecin coordonnateur, explique : « par ce biais, il n’y a pas de risque de perte de clé de chambre, génératrice d’angoisse. Le geste d’actionner une porte fait appel à la mémoire procédurale [mémoire à long terme des habiletés motrices, des savoir-faire, des gestes habituels], même en cas de démence très sévère. Le comportement exploratoire de la personne qui déambule sera respecté jusqu’à ce qu’elle retrouve son “chez-soi”. »

Doc’Alzheimer, avril-juin 2015.