Plans Alzheimer : quel bilan ?
Droit des personnes malades
« Le bilan des deux premiers plans Alzheimer est difficile à dresser, car ils n’avaient ni chiffrage prévisionnel global, ni comité de suivi régulier, ni évaluation systématique du coût des mesures », écrit Ann-Aël Durand, du Monde. « Le troisième, en revanche, a été évalué en deux temps. D’abord par la Cour des comptes, puis par les professeurs Joël Ankri et Christine Van Broeckhoven pour le ministère de la santé, centré sur le bilan du plan 2008-2012. Le constat est sensiblement le même : une bonne efficacité du comité de suivi, notamment au niveau financier ; un déploiement des consultations mémoire, qui passent de 234 en 2007 à 469 en 2012 ; la création d’une banque nationale Alzheimer de données, en vue d’alimenter des études épidémiologiques ; une meilleure prise en charge des malades à l’hôpital (formation des personnels, unités cognitivo-comportementales…) ; des avancées pour réduire l’usage de médicaments aux conséquences indésirables (qui ne s’adressent qu’aux symptômes, car aucun traitement n’a été trouvé contre la maladie) ; une meilleure coordination de la recherche et davantage de publications scientifiques. » Mais l’enveloppe attribuée n’a pas été entièrement utilisée. Sur cinq ans, selon la Cour des comptes, seuls 64% ont été dépensés (41% selon France Alzheimer). L’association déplore un « déficit de places persistant » en accueil de jour, hébergement temporaire et plateforme d’accompagnement et de répit : elle indique que seulement 44 % de l’objectif global révisé a été atteint. France Alzheimer critique aussi la difficulté d’accès aux unités d’hébergement renforcées, et déplore l’abandon d’un numéro unique d’appel sur la maladie d’Alzheimer, jugé inefficace par les précédents rapports.
Le Monde, 14 novembre 2014.