Plan national Maladies neurodégénératives 2014-2019 : réactions (3)
Droit des personnes malades
Le plan annonce la mise en place de 74 nouvelles équipes spécialisées Alzheimer, qui interviennent au domicile des personnes malades pour faire de l’éducation thérapeutique, de la stimulation cognitive ou proposer une adaptation du logement, rappelle Pierre Bienvault, de La Croix. « Dans le précédent plan, on annonçait la création de 500 équipes. En fait, seules 425 ont été mises en place. Les équipes nouvelles qu’on annonce aujourd’hui sont juste celles qui n’ont pas été créées dans le plan précédent », indique France Alzheimer. L’absence du président de la République à la présentation du nouveau plan a été « amèrement regrettée » par les associations et les médecins : le fait qu’un dossier soit classé « chantier présidentiel », comme la dernière déclinaison du plan cancer 2014-2019 constitue « un atout précieux, surtout quand on doit faire des arbitrages budgétaires ». Quant au financement, « on nous a annoncé 200 millions d’euros pour la recherche et 270 millions pour le médico-social », explique Julie Deléglise, de l’Union pour la lutte contre la sclérose en plaques (Unisep), contre 1.6 milliard d’euros pour le précédent plan, consacré à la seule maladie d’Alzheimer.Pour Florence Arnaiz-Maumé, déléguée générale du Syndicat national des établissements et résidences privées pour personnes âgées (SYNERPA), « les établissements vivent un véritable paradoxe. Alors que les unités protégées pour personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer concernent près de 80% des établissements mais ne font l’objet d’aucun financement spécifique, que les pôles d’accompagnement et de soins adaptés (PASA) sont totalement inaccessibles, que les demandes de médicalisation des établissements à la hauteur des besoins restent sans réponse depuis des années, on les invite à adhérer à un nouveau plan qui risque, non seulement de ne pas tenir ses promesses, mais qui sera de plus élargi à d’autres pathologies. De quoi parle-t-on en réalité ? De la maladie de Parkinson ? De la sclérose en plaques ? Mais ces pathologies sont tout-à-fait minoritaires parmi les résidents accueillis, à la différence de la maladie d’Alzheimer.
La Croix, www.bienpublic.com, 18 novembre 2014. Le Figaro, 17 novembre 2014. http://news.doctissimo.fr/, 19 novembre 2014. Le Mensuel des maisons de retraite, octobre 2014.