Plan Alzheimer : plate-forme de répit (1)
Société inclusive
L’Association parisienne OSE (Œuvre de secours aux enfants) reçoit dans ses deux accueils de jour deux cents personnes malades par an. Dans un premier temps, les services proposés s’adressaient aux aidants de personnes âgées de moins de soixante ans atteintes de la maladie d’Alzheimer (malades jeunes), des aidants de trente à quarante ans souvent débordés par leur vie familiale et professionnelle. Le centre de jour Joseph-Weill a souhaité ouvrir ce service à tous les aidants, toutes générations confondues. Le projet a été retenu par l’Agence régionale de la santé d’Ile-de-France, dans le cadre de l’expérimentation d’une plateforme de répit, avec le soutien de la Ville de Paris. En plus d’un accueil de jour classique, et de la formation des aidants, la plateforme propose plusieurs services innovants : une évaluation globale des besoins de l’aidant à domicile, une ouverture de l’accueil de jour le dimanche et deux soirées par semaine, des ateliers thérapeutiques de trois heures à domicile, des vacances de quinze jours ou des répits plus longs grâce à un accueil temporaire de la personne malade en établissement, l’accompagnement du choix et l’entrée en établissement. Pour Paul Benhadira, directeur de l’accueil de jour, s’intéresser aux aidants est une « révolution culturelle » : « depuis dix ans, nous avons concentré nos efforts sur le malade, mais il arrive parfois que l’aidant soit le plus fragile des deux. Désormais, nous souhaitons mieux prendre en compte les besoins spécifiques des aidants, afin d’éviter les effets d’épuisement. Le principe est simple : c’est en prenant soin de l’aidant que nous prenons soin du malade ». L’évaluation globale des aidants à domicile, d’une durée de deux heures, évalue le fardeau de l’aidant à l’aide de l’échelle internationale de Zarit (grille de quatre-vingt-huit questions). « Les aidants sont étonnés qu’on s’occupe d’eux », note Bérangère Manoukoune, aide-médico-psychologique. Que veulent les aidants ? Des horaires élargis et de la formation, et s’impliquer davantage dans la prise en charge. « Ils nous remercient de reconnaître leur statut d’aidant », commente Paul Benhadira.
Géroscopie pour les décideurs en gérontologie, septembre 2012. Osmose, août-septembre 2012.