Plan Alzheimer : équipes spécialisées et limites de l’approche comportementale (1)
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
En l’absence actuelle de perspective thérapeutique, l’effort des pouvoirs publics s’est concentré sur la préservation autant que possible du maintien à domicile. Pour cela, des mesures de soutien destinées aux aidants ont été adoptées, notamment par l’installation de plateformes centralisant l’offre de répit au niveau local. Du côté du malade, l’accent a été porté sur la mobilisation des capacités restantes. « Parmi les mesures adoptées, les équipes spécialisées Alzheimer, chargées de prodiguer des séances de réadaptation au patient à domicile, ont provoqué autant d’enthousiasme que de crainte », écrit Michel Paquet, dans Actualités sociales hebdomadaires. « Positives par leur action, elles apparaissent aussi comme un symbole de l’orientation très cognitive de ce plan pour de nombreux acteurs ». Jean-Philippe Flouzat, gériatre et conseiller technique référent du plan Alzheimer auprès de la direction générale de la cohésion sociale (DGCS), explique : « inspirée de travaux conduits aux Pays-Bas, la réhabilitation consiste à réaliser une évaluation des capacités du patient à accomplir les activités de la vie quotidienne, puis, en se fixant des objectifs aussi simples que s’habiller seul ou refaire à manger, à mettre en place un programme l’amenant à retrouver ces compétences ». « Savoir à nouveau faire quelque chose chez soi est très important. Plusieurs fois par mois, nous organisons également des événements festifs dans un accueil de jour, du type thé dansant ou atelier de tricot, pour mobiliser la mémoire procédurale, recréer du lien social et démystifier l’accueil de jour », complète Martine Spencer, responsable des services de soins infirmiers à domicile et des hôpitaux de jour de l’ABRAPA, une association du Bas-Rhin qui intègre la quasi-totalité des services (centre mémoire, aide à domicile, SSIAD, établissements d’hébergement et accueils de jour). Dans un premier bilan effectué en juin dernier, l’ABRAPA relevait ainsi 80% de bons ou de très bons résultats, pour seulement 3% d’échecs.
Actualités sociales hebdomadaires, 14 janvier 2011.