Plan Alzheimer : équipes pilotes (2)
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Le fonctionnement des équipes spécialisées est financé sur la base d’un forfait de cent cinquante mille euros correspondant à dix équivalents-places. L’ESPM proposant deux types de prise en charge selon que la personne malade est ou non dans la file active de l’ESPM, cette somme autorise en fait l’accompagnement de quatre-vingt-dix personnes par an. Laetitia Migliore-Lauga, responsable de l’ESPM, explique : « au départ, il s’agissait essentiellement des patients des SSIAD, dont un tiers souffre de la maladie d’Alzheimer ou de maladies apparentées. Désormais, les professionnels de santé ou de gérontologie commencent à s’approprier le dispositif, et nous voyons arriver des personnes se trouvant à un stade moins évolué de la maladie, ce qui favorise une intervention beaucoup plus en amont ». La prestation moyenne comprend de douze à quinze séances sur trois mois. Pour Laetitia Migliore-Lauga, « il est important que la personne ait été informée avant qu’on lui présente le service. Il s’agit de ne pas perturber le patient en lui proposant un soin dont il ne croit pas avoir besoin », l’annonce du diagnostic pouvant déboucher sur un déni. Pour le Dr Michel Bienvenu, médecin généraliste, « l’idéal est de pouvoir proposer l’intervention de l’équipe en même temps qu’on entame un traitement médicamenteux. Mais cela peut être très difficile à accepter. On peut parfois y revenir plus tard, en laissant le temps à la famille de cheminer vers l’acceptation de la maladie ». Une fois obtenu l’accord de la personne malade et des aidants, le médecin rédige une première prescription de bilan ergothérapique. « Nous précisons bien qu’il ne s’agit pas de récupérer des fonctions, mais de maintenir le potentiel », explique Christine Boschat, ergothérapeute, qui s’appuie sur les informations fournies par le médecin traitant, le neuropsychologue, le gériatre et les proches.
Actualités sociales hebdomadaires, 11 juin 2010.