Plan Alzheimer 2008-2012 : qu’en pensent les gériatres ? (2)
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Pour le Professeur Berrut, « si la recherche scientifique fondamentale et médicale a bénéficié du plan Alzheimer, il n’en n’est pas de même de la recherche en sciences humaines et sociales. Probablement que les critères de choix des experts, la trop forte conviction que des traitements rendraient inutile l’accroissement des moyens de prise en charge, et la volonté que ce plan présidentiel puisse imprimer sa marque dans la littérature scientifique internationale, ont orienté les choix de la Fondation de coopération scientifique ». Aujourd’hui, poursuit-il, « le temps est passé des espoirs de blockbusters qui rendraient obsolètes une démarche gériatrique et gérontologique pour les patients ayant une maladie d’Alzheimer », et la crise financière « a eu raison de la réforme de la dépendance ». Mais si les propositions gériatriques reprennent de l’actualité, Gilles Berrut regrette « que les conclusions des groupes de travail sur la dépendance telles que la valorisation des métiers, les filières de formation, l’organisation des prises en soins ne puissent faire l’objet de lois et décrets dès cette législature, car ils manquent à l’implantation du plan Alzheimer au sein des territoires. Concernant les nouveaux dispositifs spécialisés (unités d’hébergement renforcé et pôles d’activité et de soins adaptés), il appelle à des assouplissements dans leur mise en œuvre, souligne « la nécessité essentielle d’appropriation des projets par les acteurs », l’importance pour eux de pouvoir soumettre des projets pouvant s’écarter du cahier des charges régional, comme le suggèrent certains textes récents, et met en question un « arbitrage non lisible » des Agences régionales de la santé pour la sélection des projets.
Berrut G. Plan Alzheimer. Rev Gériatrie 2012 ; 37(1) : 5-6. Janvier 2012.