Plan Alzheimer 2008-2012 : quelles avancées ? (3)
Droit des personnes malades
François Hollande met en avant « deux grandes questions éthiques » : « la première, c’est la dignité des personnes, celles-là même qui sont diminuées, affectées dans ce qu’il y a de plus essentiel, c’est-à-dire la mémoire, les souvenirs, la capacité de se repérer dans le temps, la reconnaissance de leurs proches, de leurs familles. Donc, comment aborder cette question essentielle de la dignité de la personne elle-même à ce point diminuée, de ne pas la réduire encore davantage par l’intervention que nous pouvons faire auprès d’elle. Chaque personne, même malade, même sans mémoire a une histoire qui lui est propre, que d’ailleurs souvent vous contribuez à faire un instant resurgir, comme pour lui redonner son sens. Chaque personne a un itinéraire de vie, une singularité. Donc, c’est à partir de cette personnalité unique que nous devons, que vous devez intervenir. C’est en ce sens que l’approche clinique ne suffit pas. Nous touchons à la reconnaissance de l’identité. D’où toute la question, aussi, de la formation des aidants pour y parvenir. Mais également de notre volonté, notre priorité de pouvoir garder au domicile, c’est-à-dire dans les lieux familiers, les lieux du quotidien, dont la situation le permet. Nous devons donc tous réfléchir à la meilleure façon de donner, à chacune des personnes malades, la capacité de vivre encore pleinement un destin contrarié. La seconde grande question éthique, c’est le traitement de ce que l’on appelle les directives anticipées. Les mots sont souvent pris pour ne pas dire les choses dans leur crudité. C’est-à-dire, en fait, les décisions données par une personne qui se sait touchée par une maladie évolutive et qui, encore consciente et disposant de son jugement, entend transmettre une volonté. Comment respecter cette décision, comment analyser le moment où elle intervient ? Est-ce un moment de lucidité, ou est-ce un moment de faiblesse ? ». Les réflexions éthiques engagées dans le cadre du plan Alzheimer 2008-2012 permettront aussi de nourrir les travaux de la commission Sicard [sur la fin de vie] », a-t-il ajouté.