Plan Alzheimer 2008-2012 : l’accompagnement à domicile (5)

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
27 octobre 2012

La mesure 20 du plan Alzheimer 2008-2012 prévoyait la création d’une spécialisation d’assistant de soins en gérontologie pour les aides-soignantes, les aides médico-psychologiques (AMP) et les auxiliaires de vie sociale (AVS). Cette dernière profession, isolée professionnellement, comme le constatait un rapport de recherche de l’Institut national de prévention et d’éducation à la santé (INPES) de 2009, regrette de n’être pas reconnue « parmi les experts » des équipes spécialisées Alzheimer (ESA) et de ne pas toucher la prime de 90 euros mensuels : « en France, contrairement au Canada, il y a un primat sanitaire, une hiérarchisation de l’expertise en faveur de la blouse blanche. Cette représentation a teinté le plan Alzheimer. Dans la convention collective de branche, les AVS sont classées comme les aides-soignantes. Pourquoi déprécier leur savoir-faire ? », s’agace Raymonde Poncet, directrice de l’association SMP Lyon. Stéphanie Pin et Julie Bodard, de l’INPES, relevaient en 2010 que « les auxiliaires de vie sociale manifestent moins de difficultés que les aides-soignants, et encore moins que les infirmiers à l’égard de certaines spécificités des personnes malades, que ce soit pour la communication à des stades avancés de la maladie, pour le refus de soin ou l’isolement. Les auxiliaires de vie sociale sont aussi significativement plus nombreux à relever des signes de reconnaissance à leur égard de la part des bénéficiaires ». Patricia Cordeau, d’UNA-Ile-de-France. « L’auxiliaire de vie sociale est le premier relais d’information. Elle est au plus près des publics fragilisés, plus présente que le médecin ou la famille dans certains cas. Elle peut voir les changements de comportement, les difficultés dans la relation. Ces professionnelles ont toute leur place dans le travail de réhabilitation mené par les ESA. Réapprendre à un malade atteint de la maladie d’Alzheimer le chemin vers son accueil de jour, lui réapprendre à faire ses courses : ces missions peuvent parfaitement être remplies par une AVS qui a suivi la formation d’assistant de soins en gérontologie », Selon Uniformation, trois mille neuf cents stagiaires avaient suivi cette formation en 2010 et quatre mille cinq cents en 2011.

Le Journal du domicile, novembre 2012. Pin S et Bodard J. L’accompagnement de la maladie d’Alzheimer au domicile : perceptions et pratiques des professionnels du soin et de l’aide. INPES. Évolutions 2010 ; 22. Septembre 2010. Cardon P et al. Le travail des aides à domicile et la santé. Recherches sur le handicap et la perte d’autonomie liée à l’âge (Convention INPES/CNSA). Séminaire INPES, 9 mars 2009. www.inpes.sante.fr/30000/pdf/INPES-CR-seminaire-travail-aide-domicile-et-sante.pdf(texte intégral).