Phytothérapie : approches asiatiques chez l’animal Juillet 2010

Échos d'ailleurs

Date de rédaction :
01 juillet 2010

En Chine, le laboratoire-clé d’Etat pour la recherche sur les médicaments de l’Institut des matières premières médicinales (materia medica) de Shanghai (Académie des Sciences chinoise), estime que certaines plantes de la pharmacopée traditionnelle chinoise, utilisées « pour stimuler la circulation du sang, augmenter l’énergie vitale et résister au vieillissement », pourraient être de nouvelles sources de traitements pharmacologiques de la démence. Il s’agit d’identifier des principes actifs puissants (potent), agissant sur plusieurs cibles et faiblement toxiques. Les mécanismes biologiques de ces effets peuvent être étudiés à l’aide de techniques avancées de biologie moléculaire. Le service d’anatomie de l’Université de Hong-Kong étudie, chez le rat, les effets anti-oxydants des polysaccharides des baies rouges du lyciet de Barbarie (Lycium barbarum, wolfberry), In vitro, ces polysaccharides atténueraient de façon significative la cascade de la mort cellulaire (apoptose) sur des neurones corticaux de rat, et la phosphorylation de la protéine tau.

Au Japon, le groupe agro-alimentaire Miszkan à Aichi montre que des lipides extraits de la fermentation acétique de la cuisine traditionnelle (les dihydro-céramides, précurseurs des sphingo-lipides composant les membranes des neurones), administrés à des rats désorientés, améliorent leurs capacités à se diriger dans un labyrinthe. En Inde, le service des sciences pharmaceutiques et de recherche sur les médicaments de l’Université du Pendjab à Patiala étudie, chez la souris, les mécanismes moléculaires d’action de la curcumine, principe actif extrait de la racine de curcuma (safran des Indes) : elle agirait au niveau de l’activation des récepteurs PPAR gamma (peroxisome proliferator-activated receptor gamma), une protéine régulatrice impliquée dans l’adipogenèse. La curcumine est testée également au laboratoire de pharmacologie des plantes médicinales à l’Université de médecine chinoise de Pékin (Li et Wang) pour évaluer ses effets neuro-protecteurs, anti-inflammatoires, anti-oxydants et antiagrégant. En Corée, les services de physiologie et médecine orientale de l’Université de Daegu, l’Institut coréen de bioscience et biotechnologie et la société Hypoxi montrent, chez le rat, un effet neuroprotecteur d’un extrait aqueux de blé tendre (Triticum aestivum L.) dans un modèle animal de démence vasculaire. Les effets seraient liés à la protection de la gaine de myéline (isolant lipidique des nerfs) et à l’inhibition de l’activation des astrocytes (cellules de soutien des neurones).

Acta Pharmacol Sin. Wang Y et al. Retrospect and prospect of active principles from Chinese herbs in the treatment of dementia. Juin 2010. J. Alzheimers Dis. Yo YS et al.Neuroprotective effects of polysaccharides from wolfberry, the fruits of Lycium barbarum, against homocysteine-induced toxicity in rat cortical neurons. 2010. Yakugakku Zasshi. Yamakuni T et al. Preventive action of nobiletin, a constituent of Aurantii nobilis pericarpium with anti-dementia activity, against amyloid-beta peptide-induced neurotoxicity expression and memory impairment. Avril 2010 (article en japonais). Naunyn Schmiedebergs Arch Pharmacol. Rinwa P et al. Involvement of PPAR-gamma in curcumin-mediated beneficial effects in experimental dementia. Juin 2010. Zhongguo Zhong Yao Za Zhi. Li Y et Wang P. Neuroprotective effects of curcumin. Décembre 2009 (article en chinois). J Medicinal Food. Han HS et al. Water extract of Triticum aestivum L. and its components demonstrate protective effect in a model of vascular dementia. 3 juin 2010. J Agric Food Chem. Fukami H et al. Acetic acid bacterial lipids improve cognitive function in dementia model rats. 14 avril 2010.