Pharmaciens d’officine et maladie d’Alzheimer : l’accueil et le conseil aux aidants

60% des pharmaciens d’officine maîtres de stage en région Ile-de-France sont confrontés au moins une fois par semaine à des personnes atteintes de troubles cognitifs. 74% des maîtres de stage d’Ile-de-France sont amenés assez fréquemment à répondre aux inquiétudes des aidants concernant leurs problèmes de santé ou leurs difficultés psychologiques. Dans 56 % des situations observées en officine et impliquant une personne atteinte de troubles cognitifs et/ou son aidant, l’aidant familial (44% des cas) ou professionnel (12% des cas) est venu seul. 18% des venues dans une officine d’une personne atteinte de troubles cognitifs et/ou de son aidant concernent une demande d’information ou de conseil. Pour Jean-Luc Audhouy, membre de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et membre de l’Académie nationale de pharmacie, « la prise en charge de la maladie d’Alzheimer nécessite une attention différente de celle des autres maladies le rôle du pharmacien est donc particulier. Il peut avoir des soupçons avant que le diagnostic soit posé et il intervient pour sensibiliser la famille qui, parfois éloignée, n’a pas conscience des problèmes de désorientation de son parent. Cette étape est sensible et le nom de la maladie n’est jamais prononcé car à lui seul, il génère un stress pour le patient et sa famille ; le pharmacien attirera donc l’attention de la famille sur une modification du comportement de la personne malade et se préoccupera de sa capacité d’autonomie à prendre ses médicaments. » Particulièrement avec l’aidant, le dialogue est indispensable : « le pharmacien devra soutenir l’aidant, qu’il verra parfois baisser les bras voire s’enfoncer dans la dépression, et qu’il faudra donc convaincre de se soigner, de s’organiser pour se ménager des espaces de liberté salutaires et indispensables. Il faudra souvent le déculpabiliser et le pharmacien fera le lien entre le médical et le médico-social : pour tout cela, le temps ne se prend pas, il se donne. »

Castel-Tallet MA et al. Pharmaciens d’officine et maladie d’Alzheimer. La Lettre de l’Observatoire des dispositifs de prise en charge et d’accompagnement de la maladie d’Alzheimer. Paris : Fondation Médéric Alzheimer. Décembre 2013. www.fondation-mederic-alzheimer.org/Nos-Travaux/La-Lettre-de-l-Observatoire/(texte intégral).