Peut-on parler de dépistage de la maladie ?

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Date de rédaction :
16 mars 2013

« Non, on ne fait pas de dépistage, dans la mesure où il n’est pas question de chercher à savoir s’il y a des lésions de type Alzheimer chez un patient qui ne souffre de rien, qui ne se plaint de rien », explique le Professeur Florence Pasquier, responsable du centre mémoire de ressources et de recherche (CMRR) au CHRU de Lille et coordonnatrice du centre national de référence pour les malades Alzheimer jeunes (CND-MAJ). « Les plaintes de mémoire, quand on est jeune, peuvent avoir de multiples raisons : la fatigue, le stress… C’est souvent un problème d’attention. Ce n’est pas forcément un trouble mnésique. En revanche, si on a fait le tour des autres questions, si la mémoire est déficiente, si la plainte est anormale, il faut faire des examens complémentaires pour porter peut-être un diagnostic de maladie d’Alzheimer ou d’une autre maladie. Chez les personnes plus jeunes, la proportion de maladies apparentées est beaucoup plus importante que chez les patients âgés. Si vous venez avec un trouble cognitif à l’âge de quatre-vingts ans, trois fois sur quatre, c’est une maladie d’Alzheimer, généralement avec des lésions vasculaires. Chez les personnes jeunes, ce ne sera qu’une fois sur deux. Les dégénérescences fronto-temporales (qui s’accompagnent de troubles du langage…), la démence à corps de Lewy, la démence vasculaire ou des causes plus rares peuvent être à l’origine du déclin cognitif ». Les personnes peuvent aller dans un CMRR où il y a un référent pour les malades jeunes », poursuit le Professeur Pasquier. « Ils ne sont pas plus nombreux qu’il y a vingt ou quarante ans. Nous faisons juste un meilleur diagnostic ».

Doc’Alzheimer, janvier-mars 2013.