Peut-on financer la dépendance en France ?
Droit des personnes malades
« En moyenne, pour pouvoir rester chez elle ou séjourner en maison de retraite médicalisée, une personne dépendante doit dépenser 2 500 euros par mois. Sachant que la retraite moyenne en France atteint 1 270 euros et le montant de l’APA (allocation personnalisée d’autonomie) 500 euros, le reste à financer reposant sur les familles s’élève à 700 euros. » L’équilibre financier est intenable à moyen terme, explique Anne de Guigné, du Figaro : « ni l’État, ni les compagnies d’assurance ne peuvent s’emparer seuls du sujet. Pour répondre au défi du financement, il est nécessaire de mettre en place une logique de partenariat privé/public » : les solutions « exigent un fort volontarisme public et le dépassement de quelques tabous hexagonaux. » A l’État de fixer les lignes de sa politique en termes de socle de protection minimale, de définition des stades de la dépendance, de niveau des garanties, de nature des contrats individuel ou collectif, à durée limitée ou sous forme de rente viagère). Aux assureurs, mutuelles ou institutions, de mettre en musique les souhaits gouvernementaux en apportant les solutions techniques. En 2011, 52% des Français se disaient favorables à la mise en place d’une assurance dépendance obligatoire sur le modèle de l’assurance automobile ou habitation. Israël ou Singapour ont opté pour un tel système. En France, le principe d’une complémentarité entre couverture publique et prévoyance individuelle ou collective, brièvement évoquée au début du quinquennat de Nicolas Sarkozy, « n’a pas trouvé de grands relais dans la sphère publique. L’actuel gouvernement n’a pas fermé la porte des partenariats privé-public sur les sujets de la prévention ou de l’adaptation du logement, mais la question du financement reste lettre morte », conclut Anne de Guigné.
Le Figaro, 17 mars 2015.