Peut-on être serein ? (1)

Société inclusive

Date de rédaction :
19 novembre 2013

« Peut-on entendre l’annonce d’un diagnostic d’une maladie grave, potentiellement mortelle, et vivre “sereinement” ensuite » ? s’interroge Catherine Ollivet, présidente de France Alzheimer 93 et conseiller de l’Espace éthique Ile-de-France. « Peut-on se penser sereinement être atteint d’une maladie que nul ne sait à ce jour guérir ni même ralentir, dont les armes médicales pour la combattre sont d’une extrême pauvreté, contre laquelle la seule valeur sûre est l’extrême amour de ses proches et la compétence de professionnels engagés, qui ne pourront de toute manière pas faire plus que d’être là, et de faire “du mieux possible” ? Il est très probablement envisageable pour une personne malade de vivre « sereinement » l’annonce de son diagnostic : il lui suffit pour cela de ne rien avoir compris à cette annonce, ou que le “diagnosticien” ne lui ait rien expliqué des conséquences de la maladie, ou encore qu’elle souffre de ce symptôme très fréquent en début de maladie, l’anosognosie, c’est-à-dire l’incapacité à évaluer l’importance de ses difficultés… En résumé, des personnes malades d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée, qui vous disent avec un grand sourire : “vous savez, j’ai une maladie d’Alzheimer…mais je vais très bien, je n’ai aucun problème !”