Personnes handicapées vieillissantes : relativiser le risque de démence (2)

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Date de rédaction :
01 avril 2014

Pour les auteurs du blog du Mythe Alzheimer, il convient de « ne pas sombrer dans le réductionnisme, la médicalisation et la neurobiologisation » : « à mesure qu’elles vieillissent, les personnes handicapées mentales paraissent avoir un risque accru de “démence”, avec une apparition plus précoce que ce qui est observé dans la population générale. L’approche biomédicale dominante, qui considère la “maladie d’Alzheimer ” (et les autres “maladies neurodégénératives”) comme des entités homogènes (des “maladies” essentielles) causées par des facteurs pathogènes spécifiques (des protéines anormales) a commencé à envahir le champ de la “démence” dans le handicap mental. Corollairement, on y a également vu apparaître des objectifs de diagnostic précoce, via l’entité diagnostique “trouble cognitif léger” et l’utilisation de biomarqueurs. Il apparaît nécessaire, tout comme pour la “démence” des personnes âgées issues de la population générale, de s’affranchir de l’approche biomédicale réductrice et stigmatisante de la “démence” survenant chez des personnes présentant un handicap mental, pour adopter une approche qui assume réellement la complexité et le caractère multifactoriel du vieillissement dans le contexte d’un handicap mental. Il importerait aussi de consacrer une part plus importante des ressources disponibles pour, d’une part, mettre en place des interventions de prévention (focalisées sur la formation scolaire et professionnelle, les activités physiques, l’alimentation, les activités cognitives stimulantes, les facteurs vasculaires, le sommeil, les relations sociales et familiales, y compris le soutien et l’information aux proches, etc.) dans le but de différer ou de réduire les expressions problématiques du vieillissement chez ces personnes et, d’autre part, de favoriser leur bien-être, leur qualité de vie, le sens qu’elles donnent à leur vie et à leurs activités, leur pouvoir d’agir et leur sentiment de contrôle de leur existence, leur sentiment d’identité et leur place dans la société. »

Mythe Alzheimer. La démence chez les personnes handicapées mentales vieillissantes : ne pas sombrer dans le réductionnisme, la médicalisation et la neurobiologisation. 6 avril 2014. http://mythe-alzheimer.over-blog.com/article-la-demence-chez-les-personnes-handicapees-mentales-vieillissantes-ne-pas-sombrer-dans-le-reduction-123240128.html(texte intégral).