Patrimoine ou assurance-dépendance : comment financer la perte d’autonomie ? (1)

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
16 mars 2012

Selon la DREES (direction de la recherche, des études et des statistiques), une personne de plus de quatre-vingts ans sur quatre souffre de pertes modérées d’autonomie et « la dépendance lourde, quant à elle, frappe 13.7% de nos grands aînés », écrit Angela Enriquez, des Echos, qui rappelle la forte contribution de la maladie d’Alzheimer à l’entrée en dépendance. En moyenne, la durée de dépendance est de quatre ans, une période qui a tendance à s’allonger. Le budget affecté à la dépendance, tant en établissement qu’à domicile, est compris en moyenne entre mille cinq cents et trois mille cinq cents euros par mois, selon AG2R La Mondiale. Une étude de la DREES indique que dans 44% des cas, le montant du plan d’aide ne permet pas de faire face aux dépenses en cas de dépendance lourde. « Mieux vaut ne pas trop compter sur un financement public : dans trente ans, rien ne garantit que l’allocation perte d’autonomie (APA) soit pérenne. Ni sur des aidants familiaux, conjoint ou enfants, car leur capacité d’assistance n’est pas acquise », écrit la journaliste. En épargnant dans le cadre d’une assurance-vie ? « Il faut avoir amassé au minimum quatre-vingt mille euros pour pouvoir bénéficier d’une rente mensuelle de mille cinq cents euros, en prenant pour hypothèse une durée de dépendance de cinq ans ». Le capital peut être transmis aux héritiers, mais « l’effort d’épargne est quatre fois supérieur à un contrat dépendance de risque pur ». La couverture d’assurance dépendance est accessible en échange d’une prime allant de trente-cinq euros par mois pour la dépendance totale à quatre-vingt-un euros pour la dépendance totale et partielle, pour un contrat souscrit à l’âge de cinquante ans. A l’âge de soixante ans, ces primes varient entre cinquante-deux euros pour la dépendance totale à cent dix-huit euros pour la dépendance partielle. Les contrats d’assurance dépendance sont dits « à fonds perdus », comme pour une assurance automobile ou une assurance santé : si le souscripteur décède sans avoir été dépendant, les primes versés ne sont pas récupérables par les héritiers. Depuis janvier 2012, AXA propose cependant une option de remboursement en capital des cotisations versées depuis l’adhésion, mais uniquement en cas de décès de l’assuré à l’âge de quatre-vingt-cinq ans sans perte d’autonomie. L’option coûte une quinzaine d’euros par mois pour une rente de mille euros souscrite à cinquante ans. Pour transmettre un capital à ses héritiers, Les Echos conseillent de privilégier une épargne sous forme d’assurance-vie.

Les Echos, 16-17 mars 2012.