Parole libératoire

Société inclusive

Date de rédaction :
10 juin 2011

L’association Alzheimer Sambre-Avesnois (ASAD), basée au centre hospitalier du pays d’Avesnes, n’a que dix-huit mois d’existence, mais elle connaît déjà une phase forte de développement, passant de vingt-trois à quarante personnes malades prises en charge entre décembre 2010 et juin 2011. L’association a pour vocation de favoriser le maintien à domicile des malades, un maintien qui devrait être un « choix choisi », mais qui s’avère être le plus souvent un « choix subi » par manque de structures adaptées et des faibles ressources des familles, selon la directrice Madeleine Pernal. De plus en plus sollicitée par les médecins généralistes, l’ASAD propose des activités de stimulation pour les personnes malades, mais prend également en charge l’entourage : conjoint, enfant, proches… « Cette maladie provoque chez l’entourage un repli sur soi, un profond isolement, un épuisement physique et psychologique. On ne sort plus, on ne voit plus les amis. L’aidant est plongé dans les difficultés du quotidien et ne trouve plus de moment de répit », explique Madeleine Pernal. Pour ces aidants à bout de force, des groupes de parole, libératoires, ont été mis en place et les premiers bilans sont très positifs. Ces groupes, conduits par un psychologue, se déroulent en dix séances et abordent le vieillissement, la maladie dégénérative, des conseils pratiques pour mieux communiquer avec le malade, la sécurisation du logement, la protection juridique, le rôle de l’aidant et l’importance de s’octroyer des moments pour soi. « Durant ces séances, les conjoints se libèrent de leurs angoisses, renouent des relations sociales, trouvent des réponses, dédramatisent parfois et parlent d’autres choses que la maladie. Certains gardent contact et se voient entre eux à l’extérieur », souligne Madeleine Pernal. Grâce à un réseau de bénévoles, le club prévoit d’organiser aussi des activités collectives et des échanges intergénérationnels. 

www.lavoixdunord.fr, 3 juillet 2011.