Parcours de santé pour les personnes âgées en risque de perte d’autonomie (3)
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Entre 2011 et 2013, deux territoires pilotes, le sud de la Mayenne et trois arrondissements parisiens (9ème, 10ème et 19ème), ont expérimenté la mise en œuvre d’un dispositif PAERPA sous la houlette de l’Agence nationale d’appui à la performance (ANAP). Quels enseignements ? Marie-Dominique Lussier, responsable du projet à l’ANAP, explique : « le dispositif PAERPA ne peut pas fonctionner à partir de rien. Il faut que les acteurs sur les territoires concernés aient déjà déployé des collaborations. Ils doivent avoir une certaine maturité acquise au travers d’expériences diverses comme des dispositifs de coordination, des réseaux, des maisons de santé, même si celles-ci ne portent que sur des segments de parcours. C’est un prérequis nécessaire. Le premier ennemi est la méconnaissance réciproque des acteurs, que ce soit entre les professionnels de santé ou entre les secteurs sanitaire et médico-social. Cette méconnaissance de l’autre suscite des craintes et parfois des formes de concurrence », car on a peur que l’un prenne le pouvoir sur l’autre. « Un long travail de partage, d’échanges d’expériences, est donc nécessaire. Il s’agit aussi de contractualiser ces collaborations en permettant à chaque acteur de devenir responsable du parcours à l’échelle locale. » Marie-Dominique Lussier prévient : « si, sur le terrain, on a le sentiment que les choses sont imposées d’en haut, les acteurs ne se mobilisent pas et la bataille est perdue d’avance. » « Les acteurs sont plutôt d’accord que notre système de santé doit évoluer, mais ils sont aussi inquiets car ils ne connaissent pas les contours de cette évolution, craignant que leurs pratiques professionnelles soient bousculées ou qu’un secteur dont ils ne font pas partie les absorbe. Tout l’objectif des porteurs du PAERPA est d’accompagner ce changement en montrant que celui-ci leur appartient. Il s’agit vraiment de faire émerger une culture commune. »
Le Mensuel des maisons de retraite, février 2014.