Parcours de santé pour les personnes âgées en risque de perte d’autonomie (1)
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
La notion de parcours de santé est au cœur de la stratégie nationale de santé. Neuf expérimentations pour modéliser les outils permettant la mise en œuvre des PAERPA (parcours de santé pour les personnes âgées en risque de perte d‘autonomie) ont été lancées depuis septembre 2013. Dominique Libault, président du comité de pilotage des PAERPA, déclare : « notre objectif n’est pas d’ajouter une nouvelle tranche au mille-feuille dans les territoires, mais de profiter des initiatives qui fonctionnent pour mettre en œuvre ce nouveau dispositif. » Selon le cahier des charges adressé aux Agences régionales de la santé (ARS), doivent d’abord se constituer, au profit des personnes vivant à domicile, des coordinations cliniques de proximité (CCP) réunissant un médecin traitant, un infirmier, voire un troisième professionnel de santé. Chaque équipe formalisera les actions sanitaires et sociales à mener dans un plan personnalisé de santé (PPS), déclenché par le médecin, en cas de signes de vulnérabilité. Ce PPS sera rémunéré 100 euros. L’ARS doit également confier à une structure le soin d’assurer une coordination territoriale d’appui (CTA), dont le rôle est double : informer les personnes âgées, leurs familles et les professionnels, et seconder les membres des coordinations cliniques de proximité. Enfin, des actions doivent faciliter les transitions entre le domicile, l’hôpital et les EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes). Les plans personnalisés de santé pourraient être effectivement proposés aux personnes âgées « pour le second trimestre » 2014. Pour Pierre Durant, du Mensuel des maisons de retraite, « les enjeux que soulèvent les PAERPA sont énormes et leur mise en œuvre ne se fera pas sans une certaine tension si l’on prend la peine d’écouter ce qui se passe sur le terrain. » Marie-Aline Bloch, directrice de la recherche et de l’innovation pédagogique à l’École des hautes études en santé publique, évoque beaucoup d’inquiétudes et d’incertitudes : « le PAERPA est l’évolution la plus récente d’une longue histoire de volonté des pouvoirs publics de mieux coordonner l’action de ses acteurs, mais ce nouveau dispositif ne s’inscrit pas dans un territoire vierge. Des initiatives de coordination existent dans les territoires et il faut en tenir compte au risque de démobiliser les acteurs qui les portent depuis tant d’années. Tout le monde rêve de la page blanche, mais il y a des réalités que l’on ne peut nier. »
Le Mensuel des maisons de retraite, février 2014. La Gazette Santé-social, mars 2014.