Ouverture sur la cité : liberté et sécurité (2)
Société inclusive
Comment l’établissement assure-t-il que les personnes quittant l’établissement ne se mettent pas en danger ? Un badge est nécessaire au personnel pour actionner l’ouverture des entrées de service. Les résidents ne peuvent pas, quant à eux, emprunter ces accès et doivent utiliser l’entrée principale, qui peut être bloquée en cas de besoin. Tous les résidents sont équipés d’une « montre autonomie » dotée d’un dispositif d’alarme. En cas de problème, ils peuvent appeler le personnel en appuyant sur un bouton très visible. De plus, une fonction active automatiquement l’alarme en cas de chute (quand la montre est à proximité du sol pendant quelques secondes, le signal se déclenche). Il est en outre possible d’y adjoindre une fonction « anti-égarement ». Quand le résident s’approche d’une des bornes situées près des sorties de l’établissement, un signal est déclenché et le personnel est averti. « La plupart du temps, la personne continue sa promenade et s’écarte d’elle-même de la borne », explique la directrice. Ce processus entraîne également la fermeture automatique de la porte d’entrée, une pratique qui s’est imposée avec le temps. « Au début, nous trouvions très violent que les personnes soient confrontées à une porte fermée, celle-ci restait donc ouverte, raconte Anne-Flore Berthelot, directrice adjointe. Le dispositif n’actionnait qu’une alarme et le personnel devait se précipiter pour rattraper la personne. À la suite de quelques frayeurs, nous avons décidé d’installer le système de fermeture des portes. » Mais il y a une faille : si une personne entre dans l’établissement à l’instant où un résident doté du dispositif s’approche de la porte, ce dernier a le temps de se faufiler à l’extérieur. « L’année dernière, cela ne s’est produit que deux fois, et comme le signal se déclenche à proximité de la borne, nous avons pu rattraper les personnes tout de suite », précise la directrice, qui réfute le terme de fugue : « il sous-entend que les gens sont enfermés. Nous n’avons pas peur que la personne sorte, mais qu’elle s’égare. Certaines personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ont besoin de déambuler. Si la porte est fermée, elles continuent simplement leur déambulation. » Selon elle, ce système rend les nouveaux locaux plus sûrs que les anciens. « Ceux-ci étaient très fermés : on ne pouvait entrer qu’en sonnant, se souvient-elle. Toutefois, il est arrivé à plusieurs reprises que des résidents sortent en suivant des visiteurs et qu’on ne s’aperçoive de leur absence que plusieurs heures plus tard, au moment du repas. »
Actualités sociales hebdomadaires, 20 mars 2015.