Où en est la recherche sur les médicaments spécifiques de la maladie d’Alzheimer ?

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Date de rédaction :
01 octobre 2017

Le Pr Bruno Dubois, neurologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Assistance publique-Hôpitaux de Paris) et directeur scientifique de la Fondation pour la recherche sur la maladie d’Alzheimer, explique sur France Info : « On a maintenant des médicaments en développement qui commencent à bloquer les lésions de la maladie. On a pour la première fois des médicaments qui agissent directement sur les lésions de la maladie. Le problème, c’est que ces médicaments n’améliorent pas les symptômes. Peut-être parce qu’ils sont étudiés trop tardivement. Il faut peut-être étudier ces médicaments au début de la maladie voire, et là c’est un peu de la science-fiction, avant même son déclenchement. » Alain Bérard, médecin de santé publique et directeur adjoint de la Fondation Médéric Alzheimer, tempère : « on ne connaît toujours pas les causes de la destruction accélérée des neurones. Pour ce qui concerne les médicaments symptomatiques qui vont ralentir cette destruction et donc la survenue des signes cliniques de la maladie, des molécules existent, mais les résultats des essais cliniques restent insuffisants. Par ailleurs, ils sont habituellement testés sur des populations non caractéristiques (moins de soixante-quinze ans, non polypathologiques). Se rajoute la difficulté de recruter des personnes ayant des troubles cognitifs pour ces essais thérapeutiques : recueil du consentement, accord du tuteur, collecte des données au quotidien… À la lumière de la recherche sur les molécules et les cocktails de molécules actuellement testés, aucun traitement efficace n’est attendu avant 2025. »

www.francetvinfo.fr/sante/maladie/alzheimer-il-y-a-un-sous-diagnostic-de-cette-maladie_2382846.html, 21 septembre 2017. Le Journal du médecin coordonnateur, juillet-septembre 2017.