Oser casser la honte

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
18 juillet 2012

« Comment aider à supporter l’insupportable, lorsque rester ensemble devient impossible et que se séparer est impensable ? » C’est le travail qui s’accomplit dans le groupe de soutien qu’anime Eric Bauza, psychogérontologue à la clinique d’Ornon (Gironde) et enseignant en master professionnel à l’Université de Bordeaux-2. L’important, pour ces personnes, est de d’oser « casser la honte » et sortir de leur marginalisation pour demander de l’aide, en parlant avec des pairs. Le groupe familial est mis en danger quand un de ses membres est amené à le quitter, et la personne malade est soumise à une injonction paradoxale : « pour que notre groupe familial vive, va-t’en ! Mais pour que notre groupe familial vive, reste là ! ». La réponse de la personne atteinte de démence est alors à la fois celui qui reste tout en partant et celui qui part tout en restant. Devoir du conjoint, dette de l’enfant : face à la désorientation du parent l’enfant ne sait plus d’où il vient. Il vit alors une crise identitaire, devenu parent de son parent à qui il dispense des soins, il souffre de ne plus être lui-même objet de soin.