Nouveaux critères diagnostiques américains : les réactions
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Le Professeur Bruno Dubois, directeur de l’Institut de la mémoire et de la maladie d’Alzheimer à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière de Paris, commente les nouveaux critères diagnostiques de l’Institut national du vieillissement américain, dont il est l’un des instigateurs : « jusqu’à il y a peu encore, le seul véritable diagnostic de la maladie d’Alzheimer se faisait post-mortem. Maintenant, les techniques d’imagerie du cerveau ainsi que des biomarqueurs permettent de rattacher les troubles cliniques à la maladie. On peut, par exemple, mesurer la concentration de protéines bêta-amyloïdes dans le liquide céphalo-rachidien, ou vérifier s’il y a une atrophie hippocampique ». Et en France ? « Nous sommes en phase avec les connaissances scientifiques. Nous ajustons nos méthodes de diagnostic en fonction des dernières découvertes. Les neurologues et les gériatres recourent de plus en plus à ces biomarqueurs pour observer l’évolution de la pathologie. Toutefois, ceux-ci constituant un instrument très nouveau, ils ne peuvent pas être utilisés couramment pour poser un diagnostic clinique. Depuis l’annonce du plan Alzheimer par le président de la République, le nombre de consultations mémoire a augmenté, évitant aux patients d’attendre des mois avant un rendez-vous. On a ainsi favorisé en France le diagnostic précoce en affinant les paramètres d’investigation. Ainsi, nous serons prêts à traiter les patients Alzheimer le plus tôt possible, dès qu’on aura trouvé un traitement approprié », déclare le neurologue.
www.informationhospitaliere.com, 12 mai 2011.