Neuropsychologie clinique : quelle démarche ?
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Pour Catherine Thomas-Antérion et Emmanuel Barbeau, « la méconnaissance pour certains de ce qu’est un test (une situation expérimentale précise) et pour les autres que cette situation requiert un savoir-faire et s’accompagne toujours d’une écoute clinique, peut conduire à diaboliser ou vulgariser le test, qui n’est pas un objet de vérité et de sanction, mais une mesure juste et le classement d’une performance par rapport à celle attendue ».
« La question de savoir s’il faut recourir, en clinique, à une batterie de tests standardisée ou à une analyse centrée sur le sujet, est un traditionnel objet de discussion », écrit le neurologue Christian Derouesné, professeur honoraire à l’Université Pierre et Marie Curie. « Le choix de la réponse, en réalité, est fonction de l’objectif : la neuropsychologie clinique, à visée diagnostique, s’accommode très bien d’une batterie standardisée chargée de fournir, à moindre coût, une évaluation quantitative et une orientation vers les éléments qui nécessitent une réflexion plus approfondie. L’analyse quantitative singulière, en revanche, est indispensable lorsque la démarche s’inscrit dans une optique de réhabilitation et a fortiori de recherche, c’est-à-dire avec un objectif de compréhension des mécanismes. Il est vrai que cette démarche requiert plus de temps et une expertise supérieure à la seule démarche quantitative : elle offre moins de sécurité, donc de confort intellectuel ».
Thomas-Antérion C et Barbeau E. Éthique et tests neuropsychologiques. Gériatr Psychol Neuropsychiatr Vieil 2012 ; 10(4) : 445-452. Décembre 2012. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23250025. Derouesné C. Editorial. Gériatr Psychol Neuropsychiatr Vieil 2012 ; 10(4) : 412-413. Décembre 2012.