Neuro-anatomie de la prise de décision : vieillissement normal et pathologique
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Un groupe pluridisciplinaire, coordonné par le Professeur Marie-Christine Gély-Nargeot, du laboratoire Epsylon (EA4556) de l’Université Paul-Valéry à Montpellier, analyse la prise de décision, un processus cognitif complexe et évolutif, susceptible d’altérations notamment au cours de l’avancée en âge. En effet, cette faculté repose sur diverses structures cérébrales se modifiant au cours du vieillissement pathologique mais aussi du vieillissement dit normal. Définie comme la capacité à choisir à son avantage, la prise de décision est évaluée en laboratoire sous deux modalités : l’une sous connaissance des risques pris et l’autre sous ambiguïté ou méconnaissance des conséquences des choix. Si la modalité sous risque dispose de corrélats cognitifs ainsi que de substrats neuro-anatomiques bien circonscrits, la modalité sous ambiguïté et son outil d’évaluation, l’Iowa gambling task (IGT), a donné lieu à une théorie controversée, spécifiant une dissociation anatomo-fonctionnelle entre processus décisionnels et exécutifs [fonctions de contrôle permettant la résolution d’actions de résolution de problèmes, de planification, d’inhibition d’activités routinières, d’anticipation, de raisonnement, de prise de décision]. Ces controverses pourraient relever d’un mode particulier de contribution des fonctions exécutives, s’intégrant avec des informations d’origine émotionnelle (marqueurs somatiques en provenance du système limbique, capables de générer des états somatiques utiles aux processus cognitifs en vue d’opter pour le choix le plus avantageux). Lors du processus décisionnel sous ambigüité, les fonctions exécutives pourraient être véhiculées par d’autres variables, comme le savoir explicite quant aux conséquences de ses choix.
Jacus JP et al. Prise de décision dans le vieillissement normal et pathologique. Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil 2012 ; 10(4): 437-444. Décembre 2012.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23250024.