Ne jamais manquer une opportunité

Société inclusive

Date de rédaction :
23 mai 2015

« Je n’étais jamais une personne publique. J’étais la personne de second plan, j’aidais mon patron à délivrer sa vision. Je n’aurais jamais pu m’imaginer parlant à un niveau national, voire européen ou international », écrit Hilary Doxford, personne malade, dans la lettre d’information de l’association Alzheimer’s Disease International. Elle a cherché à avoir un diagnostic de maladie d’Alzheimer dès l’âge de quarante-six ans, et a mis sept ans pour l’obtenir, « avec une frustration et une déception croissantes » quant à ses capacités déclinantes. Les leçons qu’elle a apprises : « premièrement, je ne m’inquiète plus quand les choses ne vont pas ; la démence donne une parfaite raison de ne pas être parfait, et ne pas être parfait démontre les difficultés que nous avons. Deuxièmement, ne jamais manquer une opportunité. Mon premier échec était avec David Cameron, suite au sommet du G8 en 2013. Il m’a fallu tout mon courage pour lui demander « où est l’argent ? », et il a répondu « je ne veux pas additionner des chiffres, je veux… » et je n’ai fait qu’acquiescer, en pensant « je veux que vous citiez des chiffres », mais je n’ai pas eu le cran de m’accrocher. Ce jour-là, j’ai décidé que je ne manquerais jamais plus une opportunité comme celle-là. Troisièmement, je continue à apprendre des grands avocats de la cause qui ont parlé avant moi, et je m’aperçois que j’ai peu de nouveau à dire. J’essaye donc de renforcer les messages importants qui ont déjà été dits. » Hilary Doxford poursuit : « Je sais combien je suis privilégiée et chanceuse dans mes différents rôles. J’ai un accès facile aux projets et aux initiatives qui vont nous aider tous et je vois un réel espoir. Au moment de mon diagnostic, on m’a demandé de dire trois mots pour résumer mes pensées : c’était « peur, désespoir et espoir ». Aujourd’hui, je m’inquiète de ce qu’il y aura demain, mais le mot peur serait trop fort. Mon désespoir s’est évanoui. J’ai maintenant bon espoir qu’un traitement, bien qu’encore lointain, est au moins à l’horizon et que, d’ici qu’il arrive, le travail en cours pour nous aider à vivre aussi bien que possible me donne de la réassurance. »

Alzheimer’s Disease International. Global Perspective 2015 ; 25(2). Juin 2015.