Ne coupez pas !
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Bonne affaire ou vente forcée ? À Cognac, Jeanne, âgée de quatre-vingt-sept ans et atteinte de la maladie d’Alzheimer, a souscrit un contrat pour un boîtier d’accès à Internet auprès de l’opérateur SFR, après un démarchage commercial à domicile. Elle dit à ses fils Guy et Daniel : « je crois que j’ai fait une bêtise. » Guy s’étrangle : « l’offre souscrite concerne une box avec le téléphone, Internet et la télévision. Elle n’a pas dû comprendre de quoi il s’agissait et se dire “si je n’ai plus le téléphone, je suis perdue”. Alors elle a signé. » Ce démarchage n’est pas du goût de Daniel. « Comment peut-on faire ça à une femme de quatre-vingt-sept ans, alitée et atteinte de la maladie d’Alzheimer ? », s’interroge-t-il. Elle n’a même pas d’ordinateur. On peut vraiment parler d’abus de faiblesse ». Aussitôt, les deux frères tentent de résilier le contrat. L’abonnement a bien été annulé, mais la ligne téléphonique est coupée. « Nous avons dû batailler avec Orange pour expliquer le problème et être raccordé à nouveau. Ça a encore alourdi le problème. Et ensuite, on ne s’attendait pas à recevoir des factures de SFR : la résiliation a été traitée, puisque nous n’avons pas reçu le matériel, mais les prélèvements ont continué. » Sur la fiche, le vendeur n’a pas coché l’offre la moins chère (à 30 euros par mois, qui aurait pu être avantageuse), mais celle à 40 euros (qui passera à 50 euros au bout d’un an). Et dans cette formule, on peut trouver des services dont une octogénaire sans ordinateur n’aura pas franchement besoin. « Il est entré chez une femme vulnérable, qui est sous tutelle. C’est à ses enfants de gérer ses affaires et nous n’avons jamais demandé à changer d’opérateur. » Il envisage de porter plainte pour abus de faiblesse, et espère aussi récupérer deux cents euros qui ont été facturés. L’opérateur ne veut pas se prononcer sur les méthodes de ses vendeurs, à qui il demande de proposer une offre adaptée et invoque des difficultés techniques.