Musicothérapie Juin 2014

Société inclusive

Date de rédaction :
29 mai 2014

La musique a-t-elle un pouvoir thérapeutique et si oui, quel type de musique, pour quels types de pathologies ? La musique a-t-elle une fonction biologique ou est-elle un pur produit culturel ? Dijon a accueilli un colloque international sur le thème « musique et cerveau », organisé par Emmanuel Bigand, professeur de psychologie cognitive à l’Université de Bourgogne et directeur du laboratoire d’étude de l’apprentissage et du développement (LEAD). Plusieurs projets ont vu le jour avec des associations s’occupant de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. « Certaines personnes tombées dans le mutisme le plus total réagissent fortement et positivement à de la musique qui stimule une mémoire lointaine, enfouie mais encore active. La musique aide les personnes agressives à se calmer, d’autres à communiquer ou à se souvenir », résume Victor Tribot-Laspière, de France-Musique. Emmanuel Bigand précise : « la musique est l’un des éléments les plus puissants de cohésion sociale et de communication. Des personnes lourdement atteintes ont été capables de retenir des phrases musicales qu’elles ne connaissaient pas alors qu’elles ne se rappellent plus leur prénom, ou oublient qu’elles doivent se nourrir ». Certaines personnes incapables de s’habiller savent pourtant encore jouer d’un instrument. Depuis trois ans, le projet Bistrot musical propose à des couples de personnes malades et leurs aidants des ateliers de stimulation cérébrale, où les personnes malades apprennent des chansons en compagnie de leurs aidants. »Aidants et soignants ont beaucoup plus de facilité à interagir avec un patient dans les heures et parfois les jours qui suivent nos interventions. Selon leurs témoignages, les malades sont plus calmes, ils ont repris de l’énergie, ils sont plus communicants. Cet effet sur les modifications de l’humeur chez les patients n’est pas miraculeux, il ne concerne pas toutes les personnes et ne dure pas très longtemps, mais après les séances, il y a moins de médications, moins d’appel à l’heure de l’endormissement. »

www.francemusique.fr, 30 mai 2014. Le Bien public, 29 mai 2014. Doc’Alzheimer, avril-juin 2014.