Mourir en EHPAD (1)
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
L’une des visions que la société a de la mort «est surtout aujourd’hui celle de personnes très âgées, regroupées (et de fait exclues de la société) dans des institutions de type établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). La concentration de personnes très âgées, malades ou handicapées, dans des structures « néo-mouroir » renforce l’angoisse « naturelle » de la mort (on est forcément angoissé de quelque chose que l’on sait devoir arriver mais dont on ne peut avoir l’expérience…) et stigmatise le grand âge », souligne la commission de réflexion sur la fin de vie en France. Si 12% des décès ont lieu en maison de retraite, « peu nombreux sont les établissements qui déclarent l’accompagnement du mourant et la prise en charge de la fin de vie comme un objectif indispensable à mettre en œuvre. Les lieux qui se sont organisés avec des équipes mobiles de soins palliatifs rattachés à des hôpitaux ou à l’hospitalisation à domicile (HAD) restent encore bien minoritaires. Ce qui justifie le transfert nocturne, en présence de signes de « désordre », dans l’hôpital le plus proche, particulièrement le week-end et pendant les vacances. Ainsi, l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), qui ne reçoit pourtant que des personnes très âgées, est victime de la culture ambiante qui place l’accueil de la mort en queue de toutes les préoccupations sociétales. Cette culture qui a gagné aussi les soignants, n’encourage pas le travail en réseau ou en interdisciplinarité », relève le rapport Sicard.
Sicard D (rapp.). Penser solidairement la fin de vie. Rapport à François Hollande, président de la République française. Commission de réflexion sur la fin de vie en France, 18 décembre 2012. www.elysee.fr/assets/pdf/Rapport-de-la-commission-de-reflexion-sur-la-fin-de-vie-en-France.pdf(texte intégral).