Mourir dément (2) Mai 2010
Échos d'ailleurs
Selon une revue épidémiologique de la Polyclinique de psychiatrie de l’Université technique de Munich (Allemagne), un tiers de la population des personnes âgées décède avec une démence. De nombreux facteurs expliquent la mortalité accrue chez ces personnes, parmi lesquels l’âge, la co-morbidité somatique, les symptômes neuropsychiatriques, la pratique courante (lieu du décès, prise de décision, complications, traitement médical, progression vers la mort…). Les chercheurs présentent les méthodes d’évaluation de la douleur, du fardeau, le pronostic et le plan de soins au stade terminal, décrivent la situation juridique en Allemagne et proposent des pistes d’amélioration en termes de recherche, formation, psycho-éducation, préparation, diagnostic, traitement et soutien.
Où meurt-on de démence en Europe ? Une étude menée par Dirk Houttekier, du groupe de recherche sur la fin de vie de l’Université libre de Bruxelles, à partir des certificats de décès en Belgique, aux Pays-Bas, en Angleterre, en Ecosse et au Pays de Galles, montre une grande variabilité du lieu de décès : entre 50% (Pays de Galles) et 92% (Pays-Bas) des personnes atteintes de démence sont décédées en maison de retraite et entre 3% (Pays-Bas) et 46% (Pays de Galles) sont décédées à l’hôpital. Le décès à la maison est rare (3-5%) sauf en Belgique (11%). Selon les auteurs, des établissements d’hébergement adaptés, disposant d’un personnel approprié, pourraient éviter aux personnes malades de mourir à l’hôpital.
Fortsch Neurol Psychiatr. Förstl H et l. Dying demented. 1 mars 2010. J Am Geriatr Soc. Houttekier D et al. Place of death of older persons with dementia. A study in five European countries. Avril 2010.