Mourir à l’hôpital (2)
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
« Aucun service hospitalier n’est en charge de la mort », analyse le rapport Sicard. La mort est le seul moment où l’ensemble des spécialités se retrouvent unanimes pour souhaiter le transfert de la personne, alors que le plus grand nombre de malades finissent leur vie dans un service médical ou chirurgical qui les a préalablement pris en charge pour les soigner d’une maladie ou d’un accident grave. Cette culture d’hyperspécialisation, qui rivalise de prouesses techniques, ne supporte que difficilement l’arrêt des soins et l’accompagnement simplement humain. Tout s’est passé dans l’évolution du rôle de l’hôpital comme si la fin de vie et la mort étaient progressivement exclues alors qu’elles se déroulent de plus en plus dans ce lieu. Dès qu’un malade dit non, ce non est suspecté venir d’un trouble cognitif ou d’une dépression mais il est rarement reconnu comme l’expression d’une volonté libre et éclairée, ce qui encourage de fait la personne malade à la longue à dire oui systématiquement pour ne pas à avoir à se justifier.
Sicard D (rapp.). Penser solidairement la fin de vie. Rapport à François Hollande, président de la République française. Commission de réflexion sur la fin de vie en France, 18 décembre 2012. www.elysee.fr/assets/pdf/Rapport-de-la-commission-de-reflexion-sur-la-fin-de-vie-en-France.pdf(texte intégral).