Mourir à l’hôpital (1)
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
« Des patients ont été hospitalisés parce que l’entourage était épuisé et la seule solution semblait être l’hospitalisation », témoignent des soignants lors d’un débat organisé au Havre par la commission de réflexion sur la fin de vie en France. « Mourir chez soi au milieu des siens est un vœu généralement partagé par l’ensemble des citoyens. Pourquoi alors faut-il mourir à l’hôpital ou en institution pour 70% des personnes ? se demandent les auteurs du rapport Sicard. « En raison de facteurs multiples, parmi lesquels dominent la peur des familles ou de l’entourage, la disparition croissante du médecin de famille, devenu « médecin référent », et le sentiment qu’il peut toujours y avoir quelque chose à faire au dernier moment. Accepter la mort n’est pas facile dans ces moments d’agitation, de gêne respiratoire, de perte de conscience, de douleur ou d’hémorragie. La mort doit désormais avoir le visa de la médecine pour être acceptée : et quel est le meilleur visa que celui de la médecine hospitalière ? » Mais la culture hospitalière de plus en plus spécialisée exclut la mort de ses préoccupations : « vers la fin de la vie d’un proche, j’ai été en contact avec des médecins qui faisaient leur possible pour soigner mais à la fin ils se trouvaient désarçonnés, avec un discours scientifique, froid et ils ne regardaient pas la famille comme des personnes souffrant par la maladie du patient », témoigne un aidant lors d’un débat à Grenoble. Un autre, à Montpellier : « Je trouve ça terrible de mourir dans l’anonymat hospitalier, sous l’emprise du pouvoir médical » (Débat à Montpellier)
Sicard D (rapp.). Penser solidairement la fin de vie. Rapport à François Hollande, président de la République française. Commission de réflexion sur la fin de vie en France, 18 décembre 2012. www.elysee.fr/assets/pdf/Rapport-de-la-commission-de-reflexion-sur-la-fin-de-vie-en-France.pdf(texte intégral).