Micro-vaisseaux cérébraux : angiopathie amyloïde (2) Juillet 2010
Échos d'ailleurs
L’une des caractéristiques de la maladie d’Alzheimer est le dépôt du peptide bêta-amyloïde dans les parois des vaisseaux sanguins (angiopathie cérébrale amyloïde), conduisant à la dégénérescence des parois vasculaires, à une réduction du débit sanguin et à un important déclin cognitif. Par ailleurs, les maladies vasculaires (accident vasculaire cérébral, athérosclérose et hypertension) sont des facteurs de risque de démence et de maladie d’Alzheimer, et des niveaux anormalement élevés de fibrinogène (protéine clé intervenant dans la formation des caillots sanguins) sont associés à un risque plus élevé de maladie d’Alzheimer. Quel rapport entre la coagulation du sang et la survenue de la maladie d’Alzheimer ? L’équipe de Sydney Strickland, du laboratoire de neurobiologie et génétique de l’Université Rockefeller de New York (Etats-Unis), a étudié in vitro et in vivo les caillots sanguins de fibrine formés en présence de protéine amyloïde abeta. Ces caillots mixtes sont structurellement anormaux et résistent à la dégradation fibrinolytique. Les auteurs proposent un mécanisme dans lequel l’association entre la protéine amyloïde et le fibrinogène serait la cause d’une coagulation altérée, ayant pour conséquence de réduire le débit sanguin et accroître l’inflammation, et contribuant au déclin cognitif associé à la maladie d’Alzheimer. Un médicament qui interfèrerait sur la formation du complexe fibrine-abeta pourrait en théorie normaliser la formation de caillots cérébraux, améliorer le débit sanguin, la fonction et la survie neuronale, explique le Dr Strickland. Selon lui, un tel médicament aurait peu d’effet sur la coagulation générale dans les autres organes, où la concentration en peptide amyloïde est faible.
Neuron. Cortes-Canteli M. Fibrinogen and beta-amyloid association alters thrombosis and fibrinolysis: a possible contributing factor to Alzheimer’s disease. 10 juin 2010.